Les éco-gestes du plaisancier
Récemment, un des membres d’Acteur durable a acquis un bateau. Et oui ! la majorité de notre équipe habite Marseille ; le bateau a donc fini par s’imposer au fil du temps…
L’occasion était trop belle, pour nous rendre compte par nous même, de notre impacte sur l’environnement dans la pratique du bateau.
Je précise qu’il s’agit d’un bateau à moteur (50 Ch). Notre équipe publiera prochainement un dossier sur l’impacte des sports nautiques sur l’environnement. Mais d’ores et déjà, nous avons pu nous rendre compte de la pollution générée par notre propre moteur. Nous avons été aussi assez choqué par les quantités de débris flottants sur les côtes méditerranéennes entre Marseille et Nice.
C’est pourquoi nous publions aujourd’hui cet article sur les éco-gestes du plaisancier qui ressemble plutôt à un guide des bons usages du plaisancier. Cependant, les informations qui y figurent sont intéressantes pour toute personne qui est amenée à parcourir un de nos littorales.
Article qui sera donc complété prochainement par notre étude sur l’impacte des sports nautiques sur l’environnement.
Prévenir, respecter et agir
Prévenir les pollutions aquatiques
Je préfère des sacs lourds ou des paniers pour transporter mes affaires car un sac trop léger risquerait de s’envoler. De même, je suis particulièrement attentif à tous les objets légers que le vent risque d’entraîner dans l’eau.
Équipez plutôt votre embarcation de cuves à eaux noires. De nombreux ports proposent aujourd’hui des systèmes de vidange. La pollution, en mer comme sur terre, peut nuire à la vie ou à la reproduction de nombreuses espèces, certaines pouvant être sensibles à de très faibles concentrations. La pollution peut aussi favoriser certaines espèces qui prolifèrent au détriment de toutes les autres.
Je remplis prudemment le réservoir de carburant de mon embarcation,
de préférence à quai, et en utilisant un entonnoir suffisamment grand pour ne pas répandre de carburant dans l’eau.
À bord de votre embarcation, utiliser de l’eau sans détergent.
Préférez le savon de Marseille ou le savon Noir (c’est un produit plus pur, donc sans agents rajouté) ou alors abstenez-vous de faire la vaisselle à bord. Les ports vous proposent toutes sortes d’équipements pour améliorer votre vie à bord (sanitaires, bacs à vaisselle, douches).
Je bannis les produits toxiques pour laver mes embarcations,
je privilégie le lavage à l’eau claire et au savon de Marseille ou le savon Noir.
Préférez, lorsque la taille de l’embarcation le permet, le nettoyage mécanique des coques de bateaux (décapage manuel, sablage…) plutôt que l’application de peintures antisalissures.
Ces peintures antisalissures contiennent des substances biocides, pouvant avoir un impact sur l’environnement. Si la taille de l’embarcation rend nécessaire l’utilisation de ces peintures, veillez à respecter les doses d’application et à limiter les rejets dans le milieu (ex. : utilisation de bâches pour récupérer les projections de peintures).
Évitez les huiles solaires.
Les couches d’huiles solaires forment un écran à la surface de l’eau qui ralentit la photosynthèse, et donc la vie végétale, près des côtes. Protégez-vous plutôt avec des laits solaires qui se dissolvent dans l’eau.
Respecter la faune et la flore
Je mouille en priorité sur le sable
afin de préserver les algues et herbiers à posidonies ou de zostera puis je rince mon ancre sur place.
J’évite de pratiquer des activités motorisées bruyantes
qui portent atteinte à la faune et à la flore en dehors des zones dédiées à cet effet.
En mer et en rivière, je respecte le milieu naturel
en évitant de dégrader des zones sensibles, les lieux de nidification et de reproduction de la faune locale : roselières, berges, petits îlots, rivières en périodes de basses-eaux.
Pratiquez la plongée sous-marine avec un centre agréé et spécialisé qui vous informera sur la bonne conduite à tenir.
Ne pas jeter l’ancre à proximité de récifs coralliens, maîtriser le mouvement de ses palmes, ne pas toucher ni ramasser de coraux… Autant de précautions à suivre pour profiter pleinement du plaisir de la plongée sous-marine, sans contribuer à la disparition des espèces que vous venez admirer.
Respectez le milieu marin quand vous faites de la plongée sous-marine.
Abstenez vous de remonter quoique ce soit, ne nourrissez pas les poissons et faites attention à ne pas détériorer les fonds marins avec vos mains et vos palmes. Le moindre contact avec du corail peut avoir des effets irréversibles sur son développement.
Pour la pêche aux oursins, respectez les périodes d’autorisation de pêche, les quantités et les tailles minimales de capture. Renseignez-vous !
En France, la pêche aux oursins est autorisée du 1er septembre au 30 avril, sauf dans les Bouches-du-Rhône
où elle l’est seulement du 1er novembre au 31 mars. À pied, vous pouvez prélever 4 douzaines par personne et en mer, vous êtes limités à 12 douzaines par personne. La taille minimale est de 5 cm sans les piquants.
Agir pour limiter l’impact écologique
Je ramasse les sacs plastiques qui flottent dans l’eau
car des espèces protégées avalent les sacs en plastique, qu’elles prennent pour des méduses, et s’étouffent. De plus, les sacs plastiques peuvent bloquer le circuit de refroidissement des bateaux et causer une avarie moteur.
Je respecte les tailles de capture minimales et le matériel autorisé
car, en pêchant des poissons en dessous des tailles autorisées, j’empêche le renouvellement naturel des espèces et je réduis les ressources. De même, lors de mes achats, je n’achète pas de poissons ou crustacés en dessous de ces tailles. Voici la liste des espèces en danger, espèces menacées, espèces à consommer de préférence.)
Pour mes pêches aux coquillages et crustacés, je respecte les quantités et les tailles autorisées
car ce sont des ressources fragiles et indispensables à l’écosystème marin.
J’évacue mes ordures et je vidange mes cuves d’eaux usées uniquement dans les emplacements prévus à cet effet
par le gestionnaire de la voie d’eau.
Voici 2 adresses utiles pour obtenir plus d’information sur la protection du littoral et des aires marines protégées
- L’agence des aires marines protégées
42 bis quai de la douane
BP 42932
29229 Brest cedex
Tél. + 33 (0)2 98 33 87 67 - Le conservatoire du littoral
27 rue blanche
75009 Paris
Tél. + 33 (0)1 44 63 56 60