Le Biodiesel est issu d’huiles végétales
L’Union Européenne reste aujourd’hui la principale région du monde à avoir développé la filière biodiesel comme biocarburant.
En 2006, la production de biodiesel dans l’U.E. a atteint 6’434 Ml (soit environ 60-65% de la production mondiale annuelle), et la France est le second producteur loin derrière l’Allemagne d’agrocarburant.
Sur cette carte, seuls les pays producteurs les plus importants de biodiesel sont mentionnés.
Processus de fabrication du Biodiesel
Les huiles végétales, afin de produire du biodiesel, s’obtiennent classiquement par simple pressage de graines. Cette huile peut être issue de différentes plantes, telles que le colza, le tournesol, le soja, ou encore le Jatropha.
Cependant, ces huiles n’offrent pas une aptitude à l’auto inflammation suffisante afin d’être directement exploitées dans un moteur diesel classique, et leur viscosité est trop importante.
La production de biodiesel à partir de tournesols est ici décrite de façon plus détaillée :
Le bioéthanol
Le bioéthanol est distribué sous le nom de E85, il est composé de 85% d’éthanol et de 15% d’essence, il s’agit du premier biocarburant au monde.
En effet, il fut produit en 2007 à plus de 50 000 millions de litres. Les deux plus gros producteurs sont les États-Unis (49%) et le Brésil (42%). Ensuite vient la Chine puis l’Union Européenne (avec 2816 Ml/an). La France est le premier pays producteur en Europe, avec 1000 Ml/an.
Production de Bioéthanol en Europe
De plus, l’intégralité du bioéthanol vendu en Europe ne vient pas d’une agriculture spécifique aux biocarburants. En effet, la Commission Européenne est tenue d’acheter et de stocker la surproduction viticole afin de réguler le marché. Elle peut ensuite décider de transformer cet alcool vinique en éthanol qui sera ensuite proposé sur le marché des agrocarburants.
Fabrication du bioéthanol
Le bioéthanol est produit à partir de végétaux contenant du saccharose (canne à sucre, betteraves, …) que l’on extrait et qu’on laisse fermenter ensuite. Il peut aussi être produit à partir d’amidon (blé, maïs, …) qu’on obtient par hydrolyse puis qu’on laisse fermenter. On obtient alors des gaz inflammables permettant leur utilisation en carburant de synthèse.
De nouvelles technologies ont vu le jour afin de permettre la transformation du reste de la plante, longtemps considéré comme un déchet. On l’appelle donc biomasse lignocellulosique (herbe, bois, écorce, tige, feuilles, …) à partir de laquelle on obtient aussi du bioéthanol.
On peut aussi le produire à partir d’algues, de micro-algues, ou de Jatropha.
Bioéthanol E85, quels avantages ?
L’ E85, type de bioéthanol, présente trois grands avantages.
Le premier est environnemental :
- Le rendement des biocarburants est meilleur que celui des énergies fossiles. Par exemple, pour produire 1 MégaJoule d’énergie, il faudrait 1,15MJ d’énergie fossile, alors qu’il suffit de 0,85MJ de bioéthanol.
Le second est économique :
- En utilisant de manière importante l’ E85, on pourrait réduire, en partie, la dépendance énergétique de la France vis-à-vis de l’étranger.
Le dernier est technique :
- Les modifications à apporter aux moteurs, afin qu’ils fonctionnent au E85, n’ont qu’un faible coût. Certains moteurs déjà produits, permettent de fonctionner avec ce carburant (Renault au Brésil par exemple).
Inconvénients de ce biocarburant ?
Les inconvénients de ce biocarburant sont de deux types :
Economiques :
- La production de l’éthanol engendre des coûts plus importants (15% de plus) que ceux engendrés par le pompage des autres énergies fossiles type gaz ou pétrole.
- Augmentation du cours de certaines matières premières servant à la fabrication du bioéthanol celles-ci étant mieux rémunérées.
Environnemental :
- L’utilisation du E85 réduit considérablement la production de gaz à effet de serre (d’environ 40 %), ainsi que de matières cancérigènes, telles que le benzène et le butadiène. Par contre, il libère deux autres produits tout aussi nocifs et cancérigènes : le formaldéhyde et l’acétaldéhyde.
Les acteurs du bioéthanol
Le premier producteur européen est un groupe espagnol Abengoa, avec une production de 610 Ml/an. Il se place au 5ème rang aux États-Unis.
La France compte le 7ème plus gros producteur Européen, l’entreprise Tereos. Elle dispose d’une capacité de production de 50 Ml/an. Le groupe attend l’attribution des futurs agréments du plan biocarburant français pour la construction de deux nouvelles usines.
Dans ces deux pays (Espagne et France), la transformation de l’éthanol est assurée par des groupes pétroliers, comme Total en France.
Type de production par pays
L’éthanol pouvant être obtenu à partir de différents végétaux, les pays ont choisi agriculture en adéquation avec leurs climats.
La France : Blé (71%) betterave (15%) et maïs (14%).
Le Brésil : Cannes à sucre.
Les États-Unis : Maïs.
Le Canada : Maïs et blé.
La Suède : Cannes à sucre (importée du Brésil) et betteraves.
L’Allemagne : Blé, betteraves et maïs.
Utilisation du biocarburant
L’éthanol n’a pas vraiment de capacités énergétiques. Dès 10% d’éthanol, des modifications du moteur sont nécessaires. Le réseau de revente d’E85 étant peu développé actuellement en Europe, les constructeurs ne proposent à l’heure actuelle que des véhicules Flexfuels capables de fonctionner avec du super éthanol ou/et de l’essence. Des kits sont commercialisés.
En 2006, 75% des voitures vendues au Brésil étaient “flex”. Les autres marchés sont en pleine expansion, comme en Italie, en France ou encore en Autriche développant le E5 (5% d’éthanol). La zone Asie-Pacifique, l’Australie, l’Indonésie et le Japon a aussi mis en place des politiques favorables à sa commercialisation.
La composition de l’éthanol varie d’un pays à l’autre ainsi que d’une saison à l’autre. Les raffineries ajustent en permanence la teneur en éthanol en fonction de ces critères. Au Brésil, il atteint 95% contre 65 à 85% en France.
Jatropha, source de biocarburant
Le Jatropha Curcas est un arbuste de 3 à 4 mètres, très résistant à la sécheresse, pouvant pousser sur des sols pauvres, et produire du biocarburant grâce à l’huile extraite de ses graines non comestibles. Originaire d’Afrique, il fut longtemps délaissé avant de susciter de l’intérêt pour sa capacité à la production de carburant de synthèse. Ce carburant est compatible avec les moteurs diesels, produisant une variété de biodiesel.
Un hectare de Jatropha permet de cultiver jusqu’à 1500 plantes. Chaque plante produit environ 5 kg de graines en deux récoltes annuelles. On peut espérer environ 1500 litres d’huile à l’hectare (5 kilos de fruits produisent 1 litre d’agrocarburant).
De nombreux experts du Times ou du Wall Street Journal s’accordent à dire que cette plante est la source de la prochaine génération de carburant.
Son prix
Le Jatropha serait d’un prix de revient 2 fois inférieur à celui du maïs. De plus, ce carburant serait de meilleure qualité.
Lieu de culture
Le Jatropha pousse en climat tropical à subtropical. On retrouve donc des cultures, récentes, dans des pays africains (Côte d’Ivoire, Sénégal) mais aussi Sud-Asiatiques (Thaïlande, Philippines, Chine) et enfin au Moyen Orient comme l’Arabie Saoudite. L’Inde s’apprêterait à planter 40 millions d’hectares de Jatropha Curcas. Plus étonnant, en Belgique un projet de Jatropha vient d’être lancé.