Bilan du sommet climat COP25 de Madrid et des éditions précédentes
Initialement prévue au Brésil, puis annulée par le Chili et finalement hébergée en urgence par Madrid, cette COP25 ne fera pas date. Mais on le sait maintenant, certaines éditions ne servent à rien ou presque. La dernière COP importante était celle de Paris en 2015, dont la genèse remonte aux accords du protocole de Kyoto (signé en 1997) visant à réduire les émissions de 6 gaz à effet de serre, dont le dioxyde de carbone. Autant dire seulement 2 ou 3 éditions ont compté à ce jour, les autres ne sont là que pour faire bonne figure. Pourquoi cette 25ème édition n’avait-elle aucune chance d’aboutir ? Notre planète est-elle encore plus en danger avec des conférences inutiles qui s’enchainent ? Découvrez dans cet article, l’envers des cartes et un bilan des dernières Conférences des Parties qui ont compté depuis sa création.
Les États-Unis et le Brésil montrés du doigt à Madrid – COP 25
Nous aurions aimé, à l’occasion de cette conférence sur le climat (qui en principe est censée améliorer la situation), vous parlez de bonnes initiatives, d’avancées sur les rejets de CO2… Malheureusement on ne va vous parler que de politique ! Oui je sais c’est chiant, pardon de le dire comme cela, mais en fait il ne s’agit que de ça… la politique et les lobbies qui la contrôle. Cet automne à Madrid, nous avons vu que les citoyens sont prêts aux changements, mais les dinosaures de la politique tels que Trump et Bolsonaro ne l’entendaient pas de cette oreille.
Les conférences sur le climat, ont ce très grand avantage, de mettre tous les pays autour d’une même table pour parler des sujets de fond qui pourraient faire avancer la cause climat. Le problème est que parmi ces gens, nous avons Donald Trump et Jair Bolsonaro, et que la planète « c’est le cadet de leurs soucis ! »
Englué dans une affaire de conflit d’intérêt avec la Russie et pour seules motivations politiques, les prochaines élections américaines, Monsieur Trump et ses émissaires ont à peine lu les propositions. Quant à Jair Bolsonaro, l’actuel président du Brésil, celui que l’on nomme « Capitaine Tronçonneuse » a décidé de faire de l’Amazonie une source d’enrichissement sans limite ! Entre juillet 2018 et juillet 2019, presque l’équivalent de la taille du Luxembourg, est partie en fumée, soit 4 fois plus que l’année précédente. Montré du doigt sur la scène internationale pour ces incendies gigantesques, Bolsonaro dans une colère noire a été le premier a refusé d’accueillir la COP25.
Dans un tel contexte politique aucun accord n’était possible. Les intérêts économiques priment sur l’air que nous respirons.
[Thread #Amazonie] En ce moment que la forêt brûle et que le monde découvre le mépris du gouvernement de #Bolsonaro pour l’environnement. Il nous a apparu important des traduire des articles majeurs pour comprendre le crime environnemental qui se déroule au #Brésil. #écocide pic.twitter.com/i0NlLIDPel
— Autres Brésils (@Autres_Bresils) August 27, 2019
Petit retour en arrière sur les COP qui ont compté, soit en termes de décisions politiques, d’engagement, soit en termes de prise de conscience.
Conférence de Copenhague 2009 – COP15
Voici ce que nous écrivions à l’époque :
« Si un accord ambitieux et fort est signé à Copenhague puis ratifié par tous les États, nous serons dans les délais pour contenir l’augmentation des températures en deçà de 2°C et éviter l’emballement climatique… Sinon, il deviendra quasiment impossible de maîtriser les impacts irréversibles d’un grave bouleversement du climat ».
La COP15 a permis de fixer un cap en matière de réchauffement climatique. On estimait à l’époque que deux degrés représentait un seuil critique.
Aujourd’hui les prévisions affinées tablent plutôt sur une augmentation de 4°C ! Alors l’échec de la COP25 a-t-elle une influence sur le climat ? La réponse est oui mais pas tant que cela. Adopter des résolutions devant des caméras et au final ne pas les tenir est bien plus grave en termes de message envoyé aux autres pays.
Conférence de Durban 2011 – COP17
Le bilan de la COP17 fût mitigé, malgré la réunion de 195 pays en Afrique du Sud, une première pour une conférence climat. Elle n’a pas permis d’aboutir à une promesse immédiate de réduction des gaz à effet de serre ; les États-Unis ayant refusé de s’engager à réduire ses émissions, tant que les autres gros pollueurs n’accepteraient pas d’en faire de même.
Dans le viseur américain : la Chine et l’Inde, qui de leurs côtés ont lancé des programmes écologiques ambitieux, mais ouvertement opposés à tout accord tant que les pays industrialisés (États-Unis) ne respecteraient pas leurs obligations. Au final quelques décisions ont été prises pour renforcer le régime multilatéral de lutte contre le réchauffement climatique et ainsi éviter que chacun se renvoie la balle.
Conférence de Paris – Cop21
Lors de la COP21 qui s’est déroulé en France, beaucoup de projets et d’initiatives se sont développés en marge de la conférence. La France, voulant peser à l’échelle international sur les actions de changement en faveur de la lutte contre le changement climatique, a fait des propositions concrètes qui pour la plupart, ont été adoptées à l’arraché et signées du bout des doigts.
La COP 26 qui devait se tenir à Glasgow (Écosse) en novembre prochain, est reportée à 2021 en raison de la crise sanitaire du coronavirus. « À la lumière des effets mondiaux et continus du Covid-19, la tenue d’une COP 26 ambitieuse et inclusive en novembre 2020, n’est plus possible », a déclaré, dans un communiqué, le 1er avril, Alok Sharma, le ministre britannique chargé des entreprises, de l’énergie et de la croissance propre, et président de la COP 26.
Ou en sommes-nous depuis ? A en juger par le compte Twitter de la Cop21, c'est électroencéphalogramme plat depuis 12 décembre 2017 ! La France, au même titre que les autres grands pays pollueurs, annonce des choses mais ne fait rien ou presque. Nous avons désormais un magnifique slogan : « Make our planet great again » et en parallèle nos élus repoussent à 2040 l’interdiction des plastiques à usage unique, nous réengagent (contre notre grès) dans une agriculture au glyphosate, et refuse de faire les investissements dans les énergies renouvelables… Une situation cauchemardesque pour les citoyens qui élisent des politiques qui ne font pas ce qu’ils annoncent en campagne électorale.Ces conférences peuvent se succéder, elles ne sauveront pas notre planète tant que les pays n’appliqueront pas ce qu’ils signent. Le changement viendra lorsque les politiques seront le peuple…
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