Le futur centre aquatique des JO 2024 pourra t’il voir le jour ?
Réalisé pour le compte de la Métropole du Grand Paris dans le cadre des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024, le Centre Aquatique, est en cours de construction à Saint-Denis. Il accueillera les épreuves de water-polo, de plongeon et de natation artistique. Dans une requête en référé déposée lundi à la cour administrative d’appel de Paris, des opposants locaux demandent la suspension du permis de construire (délivré le 21 juillet par la ville d’Aubervilliers) pour la réalisation du futur centre aquatique des JO de 2024. Les défenseurs de l’environnement estiment que l’impact du projet sur la biodiversité a été largement sous-estimé pour faire face à l’urgence du calendrier. La construction d’une grande terrasse autour des bassins implique la destruction de 4000 m2 de jardins ouvriers, et la pilule passe mal auprès des jardiniers locaux !
La justice autorise la reprise des travaux de construction
La cour administrative d’appel de Paris qui avait suspendu le permis de construire fin septembre, invoquant des « doutes sérieux sur sa légalité », fait marche arrière.
Face à la contestation, la ville avait pris des mesures immédiates : reloger les jardiniers, suppression d’un restaurant annexe à la piscine au profit d’un « espace forme et bien-être ».
Le juge des référés a donc accédé à la demande de la commune d’Aubervilliers et levé les effets de la suspension. Les travaux du centre aquatique peuvent donc légalement reprendre.
Un bâtiment phare en matière de performances énergétiques
Si l’on peut déplorer un manque de consultation, le projet est cependant bien pensé. Doté d’un toit de 5 000 m2 couvert de panneaux photovoltaïques, le futur Centre Olympique Aquatique (CAO) sera l’une des plus grandes fermes solaires urbaines de France et un exemple de bâtiment durable dans l’hexagone en matière d’autosuffisance énergétique.
Le bâtiment se distingue par une bonne enveloppe thermique et une gestion fine des apports solaires grâce, notamment, à des façades vitrées doublées de brise-soleil extérieurs.
Matériaux biosourcés, bois et plastiques recyclés
Mais c’est surtout par son mode constructif qu’il se singularise. Plus de de 1.200 tonnes de matériaux biosourcés y seront incorporés et sa toiture recouverte de panneaux photovoltaïques sur 5000 m2 en fera une des plus grandes installations solaires urbaines de France après le projet de Marseille ou l’immense toiture du marché des Arnavaux devrait être transformée en une centrale solaire capable de fournir une production électrique estimée à 18 GWh par an.
Sièges de gradin réalisés à partir de bouchons plastiques, tribunes faites en plastiques recyclés collectés dans les écoles de Saint-Denis, ossature de la charpente en bois d’origine européenne, mobiliers réalisés à partir de bois de récup des chantiers, etc. les innovations sont nombreuses pour baisser le bilan carbone du bâtiment.
Cette piscine, dont le coût total estimé des travaux est de 33,6 millions d'euros, sera ensuite utilisée par la ville pour apprendre aux enfants à nager. Dans un département où 60 % des enfants ne savent pas nager à leur entrée en sixième, cette infrastructure représente aussi un enjeu d’éducation pour une ville plutôt populaire. La procédure en contentieux sera jugée sur le fond en décembre, en attendant les travaux peuvent reprendre. Affaire à suivre… Pour répondre a ses objectifs de réduction de la consommation énergétique finale de 40 %, la France a besoin que ce type de bâtiment voit le jour. Le rapport RTE "futurs énergétiques 2050" qui fait actuellement débat dans la classe politique engage la France au travers de sa Stratégie Nationale Bas Carbone vers plus de prises d'initiative.
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